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Grève des restaurateurs au Palais de la Culture

Ce midi, je me faisais un plaisir d’aller manger dans l’espace réservé aux restaurateurs des jeux de la Francophonie, sur le terrain du Palais de la Culture à Abidjan. Arrivé sur place, je vois la trentaine de stands vides, sans cuisinières, sans serveuses et serveurs. Je regarde ma montre : 13H10… Non je n’ai pas manqué l’heure du repas. Au centre de l’espace où je croyais trouver mes collègues en train de se restaurer, je reconnais les restaurateurs assis ensemble. Un homme m’appelle pour me renseigner…

L’homme est assis au centre d’une vingtaine de personnes. Je crois d’abord qu’il veut me guider vers un autre lieu où me restaurer. En fait, il sait par mon badge que je suis journaliste et veut m’informer sur sa situation et celle de ses confrères. Immédiatement le groupe me fait savoir que les restaurateurs du village sont en grève. Il m’explique qu’on leur avait annoncé une fréquentation exceptionnelle afin de leur faire payer un emplacement à plus de 700000 CFA (1075€). Je lis dans le regard de mon interlocuteur et dans ceux de ses voisin(e)s une immense colère, de la déception et probablement de l’inquiétude. Parmi la trentaine de stands, aucun ne sert de nourriture aujourd’hui. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, c’est à dire le remboursement du loyer qu’on leur a fait payer, cet homme et ses amis m’ont assuré qu’ils maintiendraient leur grève jusqu’à la fin des jeux.

Les stands vides des restaurateurs
Les stands vides des restaurateurs

L’homme me demande ensuite de faire connaître leur situation. Il me montre le courrier qu’ils ont fait parvenir à l’organisation. Je prends quelques images et les partage sur twitter. Je décide ensuite d’écrire quelques mots en espérerant contribuer au règlement de ce conflit.

J’espère sincèrement que ce mouvement connaîtra une issue heureuse. Voir ces personnes qui nous restauraient généreusement désœuvrées et tristes m’a ému. Ce village des restaurateurs était un paradis pour le gourmand que je suis. Sur quelques centaines de mètres carrés, la possibilité de goûter chaque jour une spécialité différente du pays ou de la région. Un paradis, pour l’instant, perdu…


Mise à jour

Je réalise en relisant ce billet que, dans ma précipitation, je n’ai pas réellement expliqué les griefs des restaurateurs à l’encontre de l’organisation. Inutile de retoucher les lignes ci-dessus puisque ce conflit a connu un dénouement heureux au bout d’à peine 24h de grèves. Notre blogueur René Jackson y revient dans ce billet. René en profite pour combler les lacunes de mon article en détaillant les causes du conflit. Merci à lui.

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Auteur·e

ziad

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