Benjamin Yobouet

Ali Kanaté : le pongiste qui a fait vibrer les Ivoiriens #Abidjan2017

Il s’appelle Kanaté Ali. Un fou amoureux du tennis de table. Ce pongiste né dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire nous arrive de France où il vit depuis maintenant trois ans. Il est là pour prendre part aux jeux de la Francophonie d’Abidjan. Cela fait deux ans qu’il se prépare pour cette 8ème édition.

Standing ovation pour Ali

Il est 11 heures ce mercredi 26 juillet, lorsqu’Ali fait son entrée dans la grande salle de tennis de table au parc des sports de Treichville. À l’angle, une foule s’enflamme, elle scande son prénom : « Ali, Ali, Ali ! ». On se croirait un peu comme à Roland-Garros. Normal, c’est un Ivoirien qui joue dans son pays.

Les fans de Ali-Kanate
Les fans de Ali Kanaté acclame et encourage leur champion. Crédit : Benjamin Yobouet

Une rencontre pas banale avec son coach

Du haut de ses 20 ans, Ali marche tout doucement, sa valise dans la main droite. À ses côtés, Nicolas Petit tient l’épaule de son poulain. Ali a fait la connaissance de son entraîneur par Skype. C’est lui qui l’a fait venir en France à l’âge de 17 ans.

Ali salue d’une main gracieuse et avec un large sourire en coin ses fans déjà en chaleur. Des sifflements, des hurlements, des applaudissements… tout y passe ! C’est la cacophonie francophonie.

A la fois pongiste et maintenancier

Aujourd’hui, ce sont les demi-finales. Un grand jour pour lui, peut-être le plus grand depuis sa victoire en quarts, quelques jours plus tôt. Face à lui ce matin, un poids lourd : le français Joé Seyfried, un athlète qui s’entraîne quatre à six heures par jour. Ali, lui, ne s’entraîne que quatre heures par semaine. Pour gagner sa vie, il est maintenancier pour la compagnie aérienne Transavia à Orly. La différence est nette ! Différence d’intensité, différence de régularité. Joé Seyfried a gagné plusieurs compétitions, grand favori de ces jeux, numéro 200 mondial, numéro 67 en France.

Ali Kanate face son adversaire Joé Seyfried
Ali Kanate face son adversaire Joé Seyfried. Crédit : Benjamin Yobouet

Mais le profil de son adversaire n’intimide pas Ali. Au contraire, il reste confiant et motivé par les youyous de ses supporters qui accompagnent chacun de ses gestes. Ali Kanaté n’est pas à sa première grande compétition, il a glané quelques médailles ici et là. Mais celle-ci représente beaucoup pour lui.

Ali rugit, son coach l'encourage
Ali rugit, son coach l’encourage. Crédit : Benjamin Yobouet

Le coup d’envoi est donné. Ali avale rapidement une banane douce, un peu d’eau minérale, il est prêt. Il saute, il dandine un peu. La foule est en effervescence ! Il salue son adversaire, les arbitres et les jurés. La compétition démarre. Une revers, un coup-droit, encore quelques-uns, Ali marque un point. Le public est émerveillé. Ali rugit.

Quand Ali prend le dessus…

A chacun de ses coups, la petite foule crie à gorge déployée suivi d’applaudissements bien nourris. Ce n’est pas fini, il reprend son souffle et garde sa concentration. Quelques minutes plus tard, les compteurs affichent 10-7 pour Ali, c’est la joie totale des supporters. Deuxième partie, les choses commencent à se compliquer, mais Ali tient la barre : 6-6.

Ali Kanaté en pleine action
Ali Kanaté en pleine action…Crédit : Benjamin Yobouet

Troisième, quatrième partie, les hostilités continuent. Ali perd les pédales, la foule boude un peu. Mais Ali tient bon quand bien même il est rattrapé par son adversaire. Quelques minutes plus tard, le duel se termine par la victoire du Français. La déception est totale. Elle se lit sur les visages.

Fierté d’avoir tenu le coup et d’avoir représenter son pays

Même s’il n’a pas remporté de médaille pour ces jeux, Ali est fier d’avoir porté le maillot ivoirien, et de représenter dignement la Côte d’Ivoire.

« Je suis plutôt fier d’avoir perdu contre lui…Si je m’entraîne un peu plus, je pourrai faire la différence »

 


Une demi-journée avec Michaëlle Jean

Lundi 24 juillet, c’est jour 4 des jeux de la francophonie à Abidjan. Nous sommes invités Babeth et moi, tous deux mondoblogeurs, à partager un déjeuner avec Michaëlle Jean, secrétaire générale de la francophonie au village des partenaires à Treichville. Une belle occasion pour nous de suivre de plus près la numéro 1 de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Atelier LibresEnsemble, empreint d’émotion

Tout commence au pavillon de la francophonie avant le déjeuner proprement dit. Il y a du beau monde, de l’émotion aussi. C’est l’atelier LibresEnsemble qui bat son plein ! Pendant un peu plus d’une heure, des chanteurs, des danseurs, des poètes viennent ici librement délivrer leurs messages de paix et de diversité à l’assemblée tantôt enjouée, tantôt émue. Comme lorsque Caresse Fotso (camerounaise) et Jean Jean Roosvelt (haitien) se sont mis à chanter.

Blocus

Nous prenons ensuite la direction de la fresque pour son inauguration. Petit blocus. Nous sommes interpellés par des restaurateurs qui manifestent vivement. Nous nous retrouvons dans une cacophonie de casseroles et de soupières qui s’entrechoquent.

Le son monte, les cris aussi.

C’est visiblement une grève (Ziad nous en a déjà parlé dans un billet). La secrétaire générale de la francophonie s’arrête, écoute et discute avec l’un des représentants. Une solution sera trouvée dans les heures à venir.

Inauguration de la fresque

Nous pouvons continuer à présent notre chemin jusqu’où se tient la fresque, des artistes peintres en pleine action nous attendent depuis. Après quelques échanges avec eux, Michaelle Jean couche quelques mots sur le mur :

« Les jeunes de tout le vaste espace de la francophonie, des cinq continents n’ont qu’une volonté : vivre libresensemble ! C’est plus fort que tout pour que la Vie triomphe ! »

Michaelle Jean SG de la francophonie inaugure officiellement la fresque au village des partenaires
Michaelle Jean SG de la francophonie inaugure officiellement la fresque au village des partenaires. Crédit : Benjamin Yobouet

Enfin le déjeuner…discussions sur les mondoblogueurs…

Place enfin au déjeuner ! Au menu, des petits pois et des carottes en entrée, de l’attiéké poulet frit et du jus de bissap. Tour à tour, les invités décrivent à Michaëlle Jean leurs expériences des Jeux. La secrétaire souligne alors le dynamisme des mondoblogueurs à couvrir ces jeux de la francophonie.

« Qui sont les lecteurs des mondoblogeurs ? » lance le SG de l’OIF. « C’est tout le monde dans les quatre coins du monde », c’est la réponse que nous lui donnons avant de prendre congé d’elle.

Dejeuner avec Michaelle Jean SG de la francophonie
Dejeuner avec Michaelle Jean SG de la francophonie. Crédit : Benjamin Yobouet

Direction le stade Felix Houphouet Boigny au Plateau pour les finales des 100 mètres hommes et femmes. Parce qu’en réalité, les mondoblogueurs, ça bosse fort et ça bouge beaucoup…


Le parc des sports de Treichville, comme si vous étiez !

Nous sommes au lendemain de l’ouverture officielle des jeux de la francophonie à Abidjan. Cap sur l’un des sites des jeux : le parc des sports de Treichville.

Le parc des sports, un village très animé…

A l’entrée se dresse une longue file d’attente de spectateurs impatients, de part et d’autres des contrôles orchestrés par des agents de police, des vendeuses enjouées crient à tue-tête…C’est la cacophonie !

File d'attente - Parc des sports Treichville aux 8e Jeux Francophonie
File d’attente – Parc des sports Treichville aux 8e Jeux Francophonie. Crédit : Benjamin Yobouet

Au Parc des Sports, l’ambiance est au rendez-vous. Des cris de joie, des vuvuzelas… entraînent la foule. Une ambiance différente de celle du Palais de la culture, le village des partenaires, où tout semble calme.

Plusieurs disciplines au choix de chaque spectateur…

Le football juste à l’angle, le Basketball en haut, le tennis de table un peu loin, la lutte en face…Il y en a pour tous les goûts, c’est la francophonie !

Des participants motivés et enthousiastes…

Dans la foulée, nous rencontrons l’entraîneur de l’équipe de judo suisse qui accepte de nous livrer ses impressions sur la participation de son équipe ainsi que sur l’ensemble de la compétions.

« Pour nous, c’est intéressant parce que les athlètes sont jeunes. C’est une compétition d’un bon niveau et c’est, en même temps, une rencontre culturelle. C’est la première fois que nos sportifs viennent en Afrique, la première fois en Côte d’Ivoire bien sûr. Ils découvrent le haut niveau sportif et la culture du pays », nous explique Pascal Tayot, l’encadreur technique.

 

L'encadreur technique Judo de Suisse avec un de ses athlètes
L’encadreur technique Judo Suisse avec une de ses athlètes. Crédit : Benjamin Yobouet

Un peu plus loin, nous remarquons un regroupement de jeunes filles. Elles arborent des maillots rouges noirs. C’est l’équipe féminine Basket de Belgique qui revient de l’entraînement. Elles nous confient leur joie de participer à ces 8es jeux de la francophonie à Abidjan. Petite photo de famille !

L'équipe féminine de Basket Belgique aux 8e Jeux Francophonie
L’équipe féminine de Basket Belgique aux 8e Jeux Francophonie. Crédit : Benjamin Yobouet

Avant de prendre congé de ce lieu, nous faisons la rencontre des deux athlètes. Sur leurs visages, l’on peut facilement lire la joie et la fierté de compter parmi les participants de ces jeux d’Abidjan. Ce sont des judoka japonais gabonais.

L'équipe Judo Gabon aux 8e Jeux Francophonie
Capitaine à droite et un coéquipier (à gauche) équipe Judo Gabon aux 8e Jeux Francophonie. Crédit : Benjamin Yobouet