babethlizy

Le pavillon du Niger entre sexe, art et coquetteries !

 Les grands rendez-vous de la Francophonie, qu’ils se situent dans le cadre des jeux ou des sommets, offrent toujours aux francophones et francophiles, l’opportunité de voyager à travers la culture de l’autre et montrer par la même occasion son savoir faire. Tester des saveurs nouvelles, dénicher l’objet rare, découvrir de nouvelles façons de parler la langue française, ou encore parler business.

D’abord, je dois vous dire que ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans un village de la Francophonie. J’ai eu l’occasion l’année dernière d’en visiter un autre, à Madagascar. La-bas, je me souviens du pavillon marocain. Le pavillon marocain et ses allures de « Souk » m’avait fait voyager à travers ce beau pays. Admirer les artisans à l’œuvre et assister au processus de création des objets d’arts était tout simplement enrichissant. Aussi, ne pouvais-je résister à une balade à travers les différents pavillons qu’abrite le village des partenaires dans l’enceinte du palais de la culture.

Entre art et coquetterie

Ma petite flânerie, me conduit au pavillon Nigérien. Dès l’entrée, une forte odeur de peau d’animal me titille les narines. Pas de doute ! Je suis bien au Niger, l’un des plus grands pays d’élevage en Afrique de l’ouest. La peau d’animal y sert à la fabrication du cuir et d’articles divers. Un coup d’œil rapide me permet de repérer le stand de Kassoum.

Toutes sortes de marchandises y sont exposées. Des sandales, des portefeuilles, des boites à bijoux, des colliers aux designs bien étranges… Tous en peaux d’animaux (bovins, ovins, camelins etc.).

Kassoum ne vend pas que des articles en peaux d’animaux. Il vend également à l’instar des autres marchands du pavillon, des bijoux en Nickel et en Inox. Évidemment, en grande amoureuse de bijoux et de coquetteries en tous genres, je ne résiste pas. J’y laisse quelques milliers de francs en boucles d’oreilles et bague… Mais ma plus grande surprise, est ailleurs…

Secrets de femmes

A côté de Kassoum, un stand bien particulier. Je l’avais délibérément ignoré car les produits exposés n’avaient rien pour attirer le regard. Cependant, en bonne Kpakpato, je ne résiste pas à une petite question :

– Que vendez-vous madame ?

– Ce sont des encens… Chacun à son rôle ; ça chasse les mauvais esprits, ça donne le bonheur, la chance ca donne l’argent, travail et ça permet à la chambre à coucher de sentir bon et c’est un aphrodisiaque… Me répond-t-elle. Je tente alors une autre question

– Et sur la table ? Qu’est-ce-que c’est ? des médicaments ?

Elle me sourit un regard coquin dans les yeux et me répond « ce sont les secrets de femmes ». Ah bon ! Je délaisse un court instant mon vendeur préféré. Je dois voir claire dedans, comme on dit chez nous, pour dire que l’on veut de plus amples explications.

«C’est quoi secrets de femmes ? »

Elle me confie à la spécialiste en la matière… Je ne fais pas la difficile je m’installe confortablement pour en apprendre plus sur ces histoires de secrets.

La « spécialiste »  en la matière me parle des vertus de ses produits :

– Le « sent bon » Fait sentir bon les parties intimes. Quand vous mettez-ça, toutes les odeurs disparaissent ; les parties intimes sont propres, sentent bon et ça évite les infections…

– Le « Miel magique »  et la petite boule retiennent monsieur. Quand il rentre là-bas, il ne peut plus résister. Il va même te demander « tu as fait quoi aujourd’hui? » Vous ne comprenez pas ? je traduis : lorsque l’on fait l’amour à une femme qui a consommer du miel magique ou mis dans ses parties intimes une pincée de cette boule molle, on ne peut résister à l’envie de s’y introduire encore… Et encore.

– Le « casser le lit »   joue un rôle de rétrécissement du vagin puisqu’il permet au pénis de rester bien serré. Il parait que les hommes adorent quand ça serre… Ouf ! Ça suffit avec les secrets !

Je n’avais jamais entendu parler de ces « secrets de femmes » qui pourtant font rage à Abidjan. Femmes légitimes et deuxièmes bureaux (maitresses) parait-il se les arrachent pour garder leurs hommes quelque peu volages. Comme je ne suis jamais au courant de rien, je découvre ce jour par l’intermédiaire de ma comparse que les « secrets de femmes » ont tant de succès que des contrefaçons pullulent un peu partout distribuant par la même occasion des infections aux femmes dans la ville.

Secret oui! Mais pas au prix de la santé mesdames!


Jonglerie : comment transformer l’or en bronze #Abidjan2017

A mon réveil ce matin du 25 juillet, je n’entends parler que de lui… Il alimente pas mal de conversations autour de moi. Ignace Kassio jongleur ivoirien qui permet au navire ivoire d’accrocher une médaille de bronze à son tableau de chasse. Tout seul face à huit équipes ; entre autres l’équipe de France, du Burkina Faso et du Cameroun,  composées de trois membres ; l’équipe du Canada forte de quatre membres et l’équipe du Maroc composée de cinq. Il parvient malgré tout à se faire une place sur le podium.

Curieuse de comprendre les raisons de cette « solitude », d’autant plus qu’en équipe, la Côte d’Ivoire avait de meilleures chances de s’offrir une médaille d’or ou d’argent, je me rends au village de la francophonie sis à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS).

La chance me sourit puisque justement notre héros national est en pleine démonstration de son art, sous les projecteurs de la Radio Télévision Ivoirienne RTI1.

[divider style= »dotted » margin_top= »30px » margin_bottom= »30px »]
En attendant la fin de sa prestation, je papote avec un jeune homme qui s’avère à ma grande et heureuse surprise d’ailleurs, être le champion national de free style jonglerie….

Les jeux pour lui,
c’était un rêve…

Abdi Titi Koné, 18ans trois fois champion de Free-style de Côte d’Ivoire, en a gros sur le cœur et me fait part de toute sa frustration de ne pas avoir été sélectionné pour une raison qu’il ignore.

« Lorsque la liste est sortie, je n’ai pas vu mon nom. J’ai demandé au responsable jonglerie qui m’avait assuré que j’allais y participer mais il ne comprenait pas pourquoi Ignace était le seul à avoir été sélectionné. Alors qu’on aurait pu faire la compétition en groupe comme les autres nations et avoir une médaille d’or ».

Sa déception, Abdi ne la cache pas d’autant plus que participer à ces jeux qui se déroulent tous les quatre ans était important pour lui qui a d’ailleurs représenté la Côte d’Ivoire au Japon.

« Depuis hier, les gens m’appellent. Pourquoi tu n’es pas sur scène, c’est toi qui devais être avec lui. Les jeux de la francophonie pour moi c’était un rêve. En plus c’est chaque quatre ans, l’âge passe… »

Abdi Titi Koné triple champion de free-style

Il accuse d’ailleurs le manageur du médaillé de bronze Kassio Ignace, d’avoir exigé que son poulain compétisse seul. Une accusation que ce dernier réfute en bloc.

« Dans la compétition de free-style, on peut compétir seul ou par groupe de deux à cinq personnes. Donc si c’est des groupes qui ont participé et qu’ils sont sélectionnés, c’est des groupes qui vont aller en compétition. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il y a eu des compétitions à plusieurs étapes. Il y a et une compétition interne où tous les free-stylers de Côte d’Ivoire ont participé et il a été déclaré par le jury international vainqueur c’est pour cela qu’il a compéti seul… D’ailleurs ils sont allés en rang dispersé puisque chacun s’est inscrit seul. Donc la prochaine fois il faut changer de stratégie… »

Le président de la fédération ivoirienne de jonglerie Stéphane Bogui bien que regrettant cette situation, ne cache pas sa fierté de voir la discipline qu’il préside remporter une médaille de bronze. Toutefois il ne manque pas de souligner à l’endroit des décideurs nationaux qui ne connaissent pas la discipline d’associer les responsables de fédérations à leurs choix.

« Prochainement, il faudrait que les responsables qu’on nomme à la tête des disciplines, qui ne connaissent pas la discipline, contactent les professionnels en la matière. Nous sommes à notre cinquième édition du championnat de côte d’Ivoire. Il y a plus de 57 athlètes ivoiriens qui font du free-style. La prochaine fois qu’ils fassent mieux en termes de sélection pour ne pas qu’on se retrouve dans ce genre de situation ; car un seul jongleur s’épuise en trois minutes ; Imaginez… Sinon je le dis aujourd’hui que je ne regrette pas qu’on ait la troisième place, mais on aurait pu empocher l’or ».

Fidèlement transmis à qui de droit !

 

 

 

 



La lutte libre en images

A vos marques… Prêts? Partez!


En marche les jeux!

Il s’en est fallu de peu que l’on s’écrie sur les bords de la lagune Ebrié (entendez Abidjan), « en marche les balles ! » Tant l’actualité ces derniers jours laissait planer un sérieux doute sur le bon déroulement des jeux de la francophonie, quand bien même les autorités ivoiriennes, jouant la carte de la sérénité et de l’optimisme, assuraient aux populations et aux délégations, une maitrise parfaite de la situation.

Dans la nuit du mercredi 20 juillet, l’école de Police abritant un détachement du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles de Côte d’Ivoire (CCDO) et la Brigade Anti-émeute (BAE) sises respectivement dans les communes de Cocody et Yopougon avaient essuyé des attaques à mains armées, accentuant ainsi les craintes et les réticences des ivoiriens.

Et pourtant…

Loin de tous ces tracas, le top départ des VIIIème jeux de la francophonie a été donné par le président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, depuis le stade Félix Houphouët Boigny, où s’est tenue la cérémonie officielle. Céder à la peur, n’aurait-ce pas été faire « le jeu » de ceux qui jettent le trouble ?

Métamorphosé pour la circonstance, le stade promettait moult spectacles hauts en couleurs. A l’entrée, les foules se pressent, se bousculent, impatientes de prendre part aux diverses animations qui meublent la cérémonie.

A 16h30 à l’intérieur du stade, des artistes encore inconnus du grand public font découvrir pendant une quarantaine de minutes aux spectateurs des sonorités nouvelles. A 17h la fièvre monte avec le groupe Nigui Saff K Dance et son « Mapouka originel » danse mythique de la côtière. Même « Farot », la mascotte n’est pas en reste des festivités. Débarquant à 20h sur la scène elle se déchaîne au rythme endiablé du Décalé Coupé.

La force de l’amitié

L’amitié est visiblement le mot dédié aux jeux ! Scandé par la Secrétaire Générale de la francophonie Michaёlle Jean, pour qui ces jeux permettent de démontrer

« à la face du monde la force de l’amitié, la force de la fraternité entre les peuples, la force de la riche diversité de nos cultures et de nos langues, la force de la diversité de nos cultures et de nos langues, la force de la langue française qui est notre trait d’union, la force de pouvoir se lancer tous les défis à travers les arts et les sports ; c’est tout cela les jeux de la francophonie »

Diccours de la SG de la Francophonie Michaelle Jean

Le président Alassane Ouattara lui emboitant la verve, a dans un triple « Akwaba »  souhaité la bienvenue à tous, et dit toute sa fierté d’accueillir « cette fête de l’amitié… qui nous permet de nous rappeler ce que nous sommes, ce qui nous unit et ce qui nous rapproche… » Afin de mieux contribuer à l’épanouissement de nos peuples et au progrès de l’amitié.

Les chefs d’Etats Nanan Akufo-addo du Ghana, Hery Rajaonarimampianina de la République de Madagascar, Mahamadou Yssoufou du Niger et Faure Gnassingbé du Togo ont également pris part aux célébrations.

Les 4000 participants provenant de 84 Etats se sont pliés, chacune dans son style propre, au traditionnel défilé des délégations.  Le Congo Brazzaville, la République centrafricaine et la Côte d’Ivoire esquissent des pas de danses ; l’Egypte, le Burkina Faso, pays des hommes intègres, le Sénégal et le Cameroun sapés comme jamais ; Le Canada Québec, la fédération de Wallonie-Bruxelles et le Kossovo tout en sautillements, sans oublier le Mali criant à tue-tête sa « Pissanci » (puissance). Toutes ne peuvent être citées dans ces courtes lignes, mais toutes furent chaleureusement applaudies. Oubliées le temps des jeux toutes les formes d’animosités ou de suspicions quelles qu’elles soient.

Crédit photo Benjamin Yobouet

Pas de doutes la fête s’annonce belle et l’amitié plus que jamais renforcée ! Du moins… Le temps des jeux…