Il s’appelle Kanaté Ali. Un fou amoureux du tennis de table. Ce pongiste né dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire nous arrive de France où il vit depuis maintenant trois ans. Il est là pour prendre part aux jeux de la Francophonie d’Abidjan. Cela fait deux ans qu’il se prépare pour cette 8ème édition.
Standing ovation pour Ali
Il est 11 heures ce mercredi 26 juillet, lorsqu’Ali fait son entrée dans la grande salle de tennis de table au parc des sports de Treichville. À l’angle, une foule s’enflamme, elle scande son prénom : « Ali, Ali, Ali ! ». On se croirait un peu comme à Roland-Garros. Normal, c’est un Ivoirien qui joue dans son pays.
Une rencontre pas banale avec son coach
Du haut de ses 20 ans, Ali marche tout doucement, sa valise dans la main droite. À ses côtés, Nicolas Petit tient l’épaule de son poulain. Ali a fait la connaissance de son entraîneur par Skype. C’est lui qui l’a fait venir en France à l’âge de 17 ans.
Ali salue d’une main gracieuse et avec un large sourire en coin ses fans déjà en chaleur. Des sifflements, des hurlements, des applaudissements… tout y passe ! C’est la cacophonie francophonie.
A la fois pongiste et maintenancier
Aujourd’hui, ce sont les demi-finales. Un grand jour pour lui, peut-être le plus grand depuis sa victoire en quarts, quelques jours plus tôt. Face à lui ce matin, un poids lourd : le français Joé Seyfried, un athlète qui s’entraîne quatre à six heures par jour. Ali, lui, ne s’entraîne que quatre heures par semaine. Pour gagner sa vie, il est maintenancier pour la compagnie aérienne Transavia à Orly. La différence est nette ! Différence d’intensité, différence de régularité. Joé Seyfried a gagné plusieurs compétitions, grand favori de ces jeux, numéro 200 mondial, numéro 67 en France.
Mais le profil de son adversaire n’intimide pas Ali. Au contraire, il reste confiant et motivé par les youyous de ses supporters qui accompagnent chacun de ses gestes. Ali Kanaté n’est pas à sa première grande compétition, il a glané quelques médailles ici et là. Mais celle-ci représente beaucoup pour lui.
Le coup d’envoi est donné. Ali avale rapidement une banane douce, un peu d’eau minérale, il est prêt. Il saute, il dandine un peu. La foule est en effervescence ! Il salue son adversaire, les arbitres et les jurés. La compétition démarre. Une revers, un coup-droit, encore quelques-uns, Ali marque un point. Le public est émerveillé. Ali rugit.
Quand Ali prend le dessus…
A chacun de ses coups, la petite foule crie à gorge déployée suivi d’applaudissements bien nourris. Ce n’est pas fini, il reprend son souffle et garde sa concentration. Quelques minutes plus tard, les compteurs affichent 10-7 pour Ali, c’est la joie totale des supporters. Deuxième partie, les choses commencent à se compliquer, mais Ali tient la barre : 6-6.
Troisième, quatrième partie, les hostilités continuent. Ali perd les pédales, la foule boude un peu. Mais Ali tient bon quand bien même il est rattrapé par son adversaire. Quelques minutes plus tard, le duel se termine par la victoire du Français. La déception est totale. Elle se lit sur les visages.
Fierté d’avoir tenu le coup et d’avoir représenter son pays
Même s’il n’a pas remporté de médaille pour ces jeux, Ali est fier d’avoir porté le maillot ivoirien, et de représenter dignement la Côte d’Ivoire.
« Je suis plutôt fier d’avoir perdu contre lui…Si je m’entraîne un peu plus, je pourrai faire la différence »
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